MAITRISER L’ENVAHISSEMENT UN ENJEU MAJEUR POUR LA NAVIGATION
POUR UNE EVOLUTION DE LA REGLEMENTATION
Un des plus grands dangers auquel doit faire face un navire en exploitation est la voie d’eau, et l’envahissement des compartiments qui s’en suit, après une collision avec un élément extérieur (iceberg, roche, autre navire…) ou après une explosion. D’autres situations comme un incendie ou la perte de stabilité du navire suite au ripage de la cargaison par exemple (carène liquide), peuvent être à l’origine d’un envahissement et de la mise en péril de la sécurité du navire et des personnes à bord (équipage, passagers…).
Comment les compartiments d’un navire sont-ils conçus aujourd’hui ? Actuellement, tous les compartiments d’un navire sont équipés d’un dispositif d’aération pour assurer leur mise à l’air libre (compartiments techniques, capacités ou ballasts, cofferdam ou maille sèche). Il a plusieurs fonctions dont celle d’assurer une ventilation naturelle pour éviter la condensation à l’intérieur des compartiments. La mise à l’atmosphère rend également possible le remplissage ou la vidange des capacités (soute à combustible, ballast d’eau douce…). Les dispositifs d’aération sont généralement constitués d’une tuyère équipée d’une ouverture à l’atmosphère, qui peut, dans certains cas, être obturée manuellement (bouchon vissé par exemple).
Contrairement à l’idée reçue, les compartiments techniques ne sont pas totalement étanches et notamment à l’air. Il existe, dans ces compartiments, des passages techniques nécessaires au fonctionnement du navire (passage de câbles électriques, passage de ligne d’arbre, trappes…). Ces passages techniques, très difficiles à étancher parfaitement, constituent des passages de flux d’air entre deux compartiments contigües, et sont autant de sources de fuites d’air vers l’extérieur (fuites résiduelles).
Que se passe-t-il lors d’un envahissement par l’eau ? Prenons l’exemple d’un navire qui rentre en collision avec un récif. Une brèche de plusieurs mètres de long se forme sous le niveau d’eau (ligne de flottaison) et crée une voie d’eau qui touche plusieurs compartiments.
Ces compartiments endommagés se comportent alors comme des ballasts, l’eau pénètre dans les compartiments et pousse l’air intérieur du navire vers les différentes issues extérieures (portes ouvertes des locaux techniques, conduites d’aération, passages techniques…). L’eau monte et envahit progressivement le volume du navire.
Tout volume d’air qui disparait est ainsi remplacé par un volume d’eau équivalent. L’eau étant plus lourd que l’air, le poids global du navire augmente. Le navire s’enfonce au fur et à mesure que le niveau d’eau monte et au delà d’un certain seuil, le poids du navire étant trop élevé, il sombre et coule.
Comme le démontre le graphique du profil de flottabilitéLe profil de flottabilité représente l’évolution du volume de flottabilité en fonction du temps ci-dessous, l’absence de mesure en continu du niveau d’envahissement et par voie de conséquence, du volume de flottabilitéLe volume de flottabilité correspond au volume d’air contenu dans le navire situé sous la ligne de flottaison. C’est le volume d’air minimum indispensable pour que le navire puisse flotter., ne permet pas d’accéder au temps de flottabilitéLe temps de flottabilité est la durée qu’il reste avant que le navire coule du navire après la collision.
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Schéma d’un compartiment actuel | Envahissement dans un compartiment actuel | Profil de flottabilité d’un navire en situation d’envahissement |
L’analyse de l’envahissement d’un compartiment met clairement en évidence que l’air contenu dans un navire contribue à sa flottabilité. En effet, un navire envahi par l’eau tend à sombrer parce-qu’il perd de sa réserve de flottabilitéLa réserve de flottabilité correspond au volume d’air contenu dans le navire situé au dessus de la ligne de flottaison. Cette réserve d’air permet au navire de flotter quand le volume de flottabilité est entamé.. Pour garantir la flottabilité d’un navire, il apparaît donc nécessaire de maintenir ce volume d’air intérieur (ou volume de flottabilité). C’est ce que propose la technologie et le procédé CORITON.
Que dit la réglementation ? La maîtrise de l’envahissement est un enjeu majeur de la sécurité maritime. Les hommes du métier ont depuis toujours axé la lutte contre l’envahissement en mettant en oeuvre des dispositifs destinés à empêcher l’eau d’entrer dans le navire. Cette logique, très largement ancrée dans les esprits, imprègne la réglementation internationale sur la sécurité maritime (la SOLAS) qui reprend dans ses spécifications, des concepts et technologies visant à limiter la propagation de l’eau dans les bâtiments en cas de voie d’eau.
Accès à la SOLAS
Les dispositifs de la SOLAS destinés à réduire les risques de voie d’eau
– La double coque, une barrière supplémentaire à la pénétration de l’eau dans un navire
– La disposition de portes étanches condamnables à distance depuis un centre de commande
Les dispositifs de la SOLAS destinés à limiter la propagation suite à une voie d’eau
– Le compartimentage
– La mise en place de cloisons étanches à des emplacements spécifiques
– La détection de présence d’eau. Ces capteurs informent uniquement sur la présence ou l’absence d’eau dans un compartiment. La SOLAS n’exige pas d’information sur le niveau d’eau et son évolution au cours du temps
– Un navire doit répondre à des critères de flottabilité corrects avec au minimum deux compartiments envahis. La SOLAS autorise le remplissage de certains compartiments afin de maintenir l’équilibre et la stabilité du navire
– Les moyens dits d’assèchement des compartiments disposés en nombre suffisant (pompage)
– Les moyens d’étanchéité mobiles, tel que le batardeau, le prélard ou la pinoche
Tous ces moyens de sécurité qui visent à une meilleure maîtrise de l’envahissement sont orientés uniquement au regard de l’eau. Le procédé CORITON propose une nouvelle vision pour lutter contre l’envahissement et améliorer la sécurité des navires et des hommes.
« Léger comme l’air, un bateau flotte, tel une feuille posée sur l’eau »